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Passage à la diffusion numérique : un enjeu pour les radios libres

mercredi 12 novembre 2008

En 2008, doit être lancée la Radio Numérique Terrestre qui à terme est censée remplacer la bande FM (analogique). L’auditeur disposera du choix parmi un nombre beaucoup plus important de radios sans avoir à se préoccuper de changer de fréquence, et pourra également accéder à des informations associées (par exemple le titre de l’émission). Au moment où l’Etat consulte les acteurs du monde de la radio sur ce sujet, les appétits des projets commerciaux poussent à un calendrier précipité, et les radios associatives tentent de faire entendre leur voix dans une discussion très technique, malgré leur faible poids économique.

L’enjeu sera en effet immédiat pour les radios associatives déjà existantes afin de survivre au passage forcé vers la diffusion exclusivement en numérique.

 D’une part, les radios auront l’obligation de négocier avec un nouveau prestataire technique (multiplexeur), chargé de mixer les 10 à 20 programmes diffusés sur une même fréquence. Or il y a un risque à ce que ces prestataires privés jouent un rôle dans l’attribution des places des radios (ce qui était en FM du ressort du seul CSA), d’autant plus que les tarifs, décidés par le multiplexeur, seront en fonction de la qualité d’écoute et de la nature des données associées.

 D’autre part, le surcoût entraîné par la double-diffusion sur plusieurs années (entre le début de la radio numérique et la disparition de la bande FM) sera pour nombre de radios associatives difficilement surmontable. Il apparaît comme une exigence qu’un dispositif financier pour aider à la numérisation des radios associatives (qui devra couvrir la totalité de ce surcoût, mais aussi les frais liés à la liaison vers le multiplexeur) soit mis en place dès le départ.

A côté des radios publiques (financées par l’Etat) et des radios commerciales (vivant de la publicité), il importe que soit garantie pour toutes les radios associatives existantes la possibilité d’être diffusées en numérique, puisque les pouvoirs publics les ont reconnues comme essentielles à l’information de terrain, à la diversité des contenus.